Aimée Navarra

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Aimée Navarra
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Aimée Navarra (état-civil inconnu) est une actrice, réalisatrice et scénariste française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Vendeuse dans un grand magasin de soieries de Lyon[1], Aimée Navarra est remarquée par le metteur en scène André Antoine[2],[3] dans un concours de comédiens amateurs organisé par la Fédération des sociétés théâtrales d'amateurs qui se déroule à Douai en juin 1911[4]. Il l'engage presque aussitôt dans la troupe du Théâtre National de l’Odéon[5] qu'il dirige depuis 1906.

Aimée Navarra devient la première femme réalisatrice de cinéma en Belgique[6].

Elle a créé un cours de cinéma avec Jules Raucourt. Ses étudiants ont participé à Cœurs belges[7].

En 1923, Aimée Navarra réalise Cœurs belges (Belgische harten), mélodrame patriotique[8], dont elle est la scénariste avec l'abbé De Moor, interprété par : Corona, l'abbé De Moor, Viviane Dhollain, M. Faucon, Marcelle Navarra, Raymonde Navarra, Jean Saint-Marc, Géo Schally, Manette Simonet[9]. Le magazine Ciné Revue l'annonçait ainsi : « Mme Aimée Navarra dans les vastes studios des Cigognes à Paris[note 1] tourne les intérieurs de son film Janick »[11].

Au cours des années 1920, il semble qu'elle ait également tourné de nombreux documentaires en Belgique, en Allemagne, en Afrique et en Amérique, sur lesquels on ne sait pratiquement rien[12],[13].

De retour d'Amérique, elle crée en février 1932 une école de cinéma à Alger[14],[15] où elle va passer désormais une grande partie de l'année. De mars 1933 à février 1934, elle va sillonner l'Algérie pour y représenter avec sa troupe Les Surprises du divorce, un vaudeville d'Alexandre Bisson et Antony Mars datant de 1888[16].

Cinq ans plus tard, elle commence la réalisation de Frères d'Afrique[17], film situé en Afrique du Nord en 1938, avec le concours de la Légion étrangère[18] et des dialogues de Pierre Mac Orlan[19], et qui est resté inachevé[20]. Le slogan du film, était : « Deux races, deux religions, une seule patrie »[21]. Il devait être interprété par Pierre Brasseur[22], Lisette Lanvin, Aimos, Aimé Clariond, Constant Rémy, Claude May, Camille Bert, Jean Fay, Mahieddine[23], Léon Bélières, Paul Azais, Nine Lion et Georges Lyon[24].

On perd définitivement sa trace en mai 1940[25],[26] quelques semaines seulement avant l'Armistice signé le 22 juin suivant et qui semble avoir mis fin à ses activités cinématographiques. Née vraisemblablement vers 1890, elle devait donc avoir environ cinquante ans à l'époque.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

En dehors de nombreux documentaires non répertoriés et non identifiés, on ne connait d'Aimée Navarra que deux films de fiction :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marianne Thys, Belgian Cinema, Cinémathèque royale de Belgique, 1999, p. 112
  • Charles Ford, Femmes cinéastes, Denoel/Gonthier, 1972, p. 137
  • (nl) Christel Stalpaert, « De filmtekst Coeurs belges (1923) van Aimée Navarre: de exploratie van de transgressieve ruimte door het vrouwelijke subject tijdens de Eerste Wereldoorlog »[note 2], Akten van het colloquium Vrouwenstudies in België 1997-2000 / Actes du colloque Études féministes en Belgique 1997-2000, Annemie Motmans, Brussel, 2000, p. 177-198

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. le studio des Cigognes était situé dans le 19e arrondissement[10]
  2. L'exploration de l'espace transgressif par le sujet féminin pendant la Première Guerre mondiale

Références[modifier | modifier le code]

  1. Après le Concours théâtral d'amateurs de Douai, M. Antoine engage deux artistes. Le Grand Écho du Nord, 13 septembre 1911, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.
  2. Mlle Navarra ne cache pas sa joie. Excelsior, 16 septembre 1911, p. 9, à lire en ligne sur Gallica
  3. Notes d'un parisien. M. Antoine ou le bon juge. Le Figaro, 12 septembre 1911, p. 3, à lire en ligne sur Gallica.
  4. Théâtres. Comment M. Antoine engage ses artistes. Excelsior, 1er septembre 1911, p. 7, à lire en ligne sur Gallica.
  5. Paris. Théâtres. Odéon. Débutants. Comoedia, 1er septembre 1911, p. 2, à lire en ligne sur Gallica.
  6. Jill Nelmes, Jule Selbo, Women Screenwriters: An International Guide, Springer, 2015, p. 239
  7. (nl) Ronny De Schepper, Honderd jaar geleden
  8. Movies From The Silent Era
  9. https://www.filmaffinity.com/us/film683219.html
  10. Morgan Lefeuvre, « Les travailleurs des studios : modalités d’embauches et conditions de travail (1930-1939) », 1895, n° 65, 2011
  11. Ciné Revue, n° 14, 1923, p. 14
  12. Cinémas. Petites nouvelles. Le Temps, 5 juillet 1939, p. 5, à lire en ligne sur Gallica.
  13. Cinéma. La Légion étrangère "vedette" de films. La Liberté, 11 mars 1940, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.
  14. Cinéma. Chez nous...La Dépêche algérienne, 25 février 1932, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.
  15. Le cinéma. Chez nous. La Dépêche algérienne, 10 novembre 1932, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.
  16. Affiche originale de 1888 à lire en ligne sur Gallica.
  17. C'est une femme, Aimée Navarre, qui réalisera le premier film commencé pendant la guerre... à la gloire de notre armée d'Afrique. Paris-Midi, 16 novembre 1939, p. 2, à lire en ligne sur Gallica.
  18. Un grand film sur l'unité française "Frères d'Afrique" va être tourné. La Cinématographie française, 26 août 1939, p. 20, à lire en ligne sur Gallica.
  19. Daniel Joseph, Guerre et cinéma: Grandes illusions et petits soldats, Presses de Sciences Po, 1972, p. 166
  20. « Les prises de vues commencèrent effectivement en Algérie sous la direction de Mme Navarra qu'assistait André Zwobada, mais la guerre et l'Occupation firent définitivement échouer leur projet. », Le cinéma colonial : de L'Atlantide à Lawrence d'Arabie, Le Cinéma colonial : de L'Atlantide à Lawrence d'Arabie, Pierre Boulanger, Seghers, 1975, p. 101
  21. La Cinématographie Française, 13 janvier 1940, p. 18
  22. Jean-Marc Loubier, Pierre Brasseur: l'éternel milliardaire, Bartillat, 1997, p. 306 lire sur Google Livres
  23. Mahieddine Bachtarzi, Mémoires, Éditions nationales algériennes, 1984, p. 25
  24. La Cinématographie Française (mai-décembre 1939)
  25. Pierre Brasseur à Alger. L'Écho d'Alger, 5 mai 1940, p. 3, à lire en ligne sur Gallica.
  26. Potinons. Marseille. Cinémonde, 22 mai 1940, p. 11, à lire en ligne sur Gallica.:
  27. Après le concours des Sociétés théâtrales d'amateurs. La Vie douaisienne, 19 août 1911, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.
  28. Départements et étranger. Lyon. Comoedia, 31 août 1903, p. 3, à lire en ligne sur Gallica.
  29. Comœdia, 10 novembre 1923, p. 2 lire en ligne sur Gallica
  30. Banlieue d'Alger. Maison-Carrée. Eldorado Cinéma. L'Écho d'Alger, 27 décembre 1932, p. 6, à lire en ligne sur Gallica.
  31. Faits locaux. Théâtre municipal. Mostaganem, 18 novembre 1933, p. 2, à lire en ligne sur Gallica.
  32. Blida. Théâtre municipal. La Dépêche algérienne, 24 février 1934, p. 8, à lire en ligne sur Gallica.
  33. La production française s'anime. On tourne Frères d'Afrique. La Cinématographie française, 23 décembre 1939, p. 9, à lire en ligne sur Gallica.
  34. L'Algérie photogénique. On vient de tourner les premières scènes de "Frères d'Afrique". La Dépêche algérienne, 17 mars 1940, p. 4, à lire en ligne sur Gallica.

Liens externes[modifier | modifier le code]